Mon deuxième séjour en Chine a été bien mouvementé. Mais tout d’abord, un petit rappel à propos du premier, effectué en juillet. Il m’avait permis d’effectuer un certain repérage, i.e. de découvrir Dalian, la ville où j’allais rester jusqu’en décembre, de voir dans quel appartement on habiterait, de faire la connaissance de nouveaux copains et aussi de découvrir Shanghai, ville principale de notre séjour de deux ans en Chine. Bref, j’étais toute prête qu’il me semblait, au terme de ce premier voyage, à vivre en Chine. Surprise : je ne m’attendais pas à vivre autant d’émotions et de manière aussi intense, pendant le second voyage.
Mon objectif en Chine, c’est de commercialiser mon travail d’artiste. Quand j’ai dit ça pour la première fois, assise dans mon divan au Lac-Delage, ça me semblait aller de soit. Une fois rendue en Chine, assise dans mon divan à Dalian, cinq mois plus tard, j’ai commencé à réaliser l’ampleur de la tâche et peut-être aussi mon degré de folie (pleinement assumé soit dit en passant). Après avoir vendu la maison (drôle de sensation de passer chez le notaire pour remettre les clés d’une main, sans en reprendre de nouvelles de l’autre), fini de vendre nos meubles et électroménagers (tout s’est vendu par le bouche à oreilles en deux semaines) et entreposer le quelques effets personnels qu’il nous restait, j’ai passé par le statut d’une sans abri dans mon propre pays pendant trois semaines avant de me retrouver dans ma nouvelle demeure, à Dalian. J’avais une sorte de vertige. À la fois excitant et épeurant, comparable je trouve au fait de sauter en parachute. Sentiment d’égarement aussi : par où je dois commencer? Seulement qu’aller faire mon épicerie est toute une aventure. Mon désir de communiquer avec les chinois dans mon entourage (la chauffeuse de la compagnie pour laquelle travaille mon conjoit par exemple, Mme Qiao), me brûle la gorge mais je n’arrive pas à chercher les mots asssez vite dans le dictionnaire pour faire les phrases qui traduisent ma pensée. De me retrouver sans mots, frustrée d’avoir l’air stupide avec un vocabulaire équivalent à celui d’un enfant de deux ans, voilà pour la vague d’émotions qui m’habitait en permanence. Pour une fille en communication, ne pas pouvoir communiquer c’est un vrai supplice! Je me suis dit : c’est pas grave, je vais peindre! Sauf que j’avais oublié mon papier aquarelle! L’aventure pour en trouver, je vous raconte pas. Deux jours. À Dalian et à Shanghai. Je l’ai eu mon papier, par force et détermination, puis je l’ai fait ma toile, celle qui conclut la préparation de mon exposition Hommage à la rivière Saint-Charles que je présenterai du 12 au 23 novembre à Québec.
On déménagera à Shanghai en décembre prochain, question de me donner plus de chances de réaliser mon objectif et aussi dans le but d’avoir une vie plus intéressante, car Dalian a ses limites disons. On a été vraiment surpris de constater que dans des immeubles aux apparences plutôt délâbrées, Shanghaï offre, dans le quartier de l’ancienne concession française, des bijoux d’appartements, dignes du quartier Montcalm ou Sillery. Pour ceux qui préfèrent les références montréalaise, disons dignes du plateau Mont-Royal. Mais je vous jure que si on se fie juste à la cour d’entrée et à la façade, on ne s’aventure même pas! C’est vrai aussi pour certains commerces qu’on a visités et où on a découvert de petites perles.
bonjour Stéfanie Vallée
Je souhaiterais vous rencontrer dans le cadre d’un reportage sur les québécois installés en Chine. Nous avons une artiste à Pékin et vous voici à Shanghai ! Pourriez vous me contacter svp par retour d’email?
JP