5 habitudes pour survivre dans un milieu hostile


Stéfanie Vallée et la bonaventure en Chine

Un moine dans un temple m’a dit un jour: ‘Vous réussirez votre mission ici. Votre meilleure période sera en octobre‘. Bien encourageant, sauf que je n’ai jamais su l’année à laquelle il faisait référence! Du coup, je me suis mise à tout mettre en oeuvre pour qu’à chaque automne, mon travail porte fruits. Voici les meilleures habitudes que j’ai développées en Chine, ou renforcit d’après mon parcours d’athlète en kayak d’eau vive, pour survivre à la dure réalité à laquelle j’ai dû m’adapter en Chine. En espérant que ça vous inspire à vous dépasser…

1) Faire des erreurs à chaque jour. Tout est tellement en changement à Shanghai, un jour un commerce ouvre ses portes, un mois plus tard on le démolit et en refait un autre! ‘Quelle honte pour le commerçant’ pourrait-on penser! Pourtant, c’est tellement fréquent ce genre de chose ici qu’on ne s’en formalise plus après un temps. Ce qui m’a appris qu’en acceptant de faire des erreurs à chaque jour, que ce soit dans mes décisions d’affaires, dans mes relations, dans ma gestion du temps, peu importe, j’ai réduit considérablement ma dose de stress. De plus, je me suis retrouvée dans une zone créative fort intéressante: j’ai découvert qu’une erreur qui devient un apprentissage mène à une exploration qui elle aboutit à une nouvelle erreur. Parfois, ces erreurs sont fortuites, parfois elles sont voulues. C’est extraordinaire que d’avoir le droit de faire des erreurs! Je le recommande à tous!! C’est comme ça que j’ai créé plusieurs de mes oeuvres.

2) Redescendre la montagne avant de la monter. Ah oui! Je suis de celles et ceux qui voient la ‘Big Picture’ avant les premières marches à grimper. Parfois, la descente est ardue, bien plus que la montée. Ici, c’est l’athlète qui a aidé l’artiste: me concentrer sur la tâche, une à la fois, et le plaisir de l’accomplir pleinement. Facile d’arriver à Shanghai et de tomber dans le piège de se croire au top, en raison d’accomplissements qu’on a fait dans son pays. Tout le monde a ses preuves à faire ici, on repart tous à zéro, même avec le plus imposant bagage sur le dos. La question sous entendue à laquelle chaque expat doit répondre c’est: combien de temps tu vas être capable d’endurer le fait de n’être plus personne ici? À chaque jour, je me rappelle que je ne suis pas quelqu’un, seulement qu’une personne.

3) Un jour à la fois. Oui, je prévois pour le futur, des parcelles du passé parfois me chicottent. Je m’en confesse. La coach n’est pas invulnérable, loin de là. tout laisser derrière moi au Québec pour accomplir un rêve en Chine m’a coûté beaucoup dans un sens, même si ça m’a rapporté énormément par la suite. La philosophie du ‘un jour à la fois’ colle bien à celle du ‘yuen fen’, ou si vous préférez la version chinoise du ‘destin’, qui incite au lâcher prise. Je ne conseillerais à personne de tout lâcher pour accomplir un rêve basé sur cette philosophie, par contre, je dirais que le fait de prendre une grosse décision comme de s’engager dans la poursuite d’un rêve peut être mieux géré si on reste centré en son coeur et ce qu’il nous dicte de faire. À faire du lundi au dimanche, plusieurs fois par jour, même pour de petites décisions!

4) Aider avant de demander de l’aide. Ah, là ça, c’est assez nouveau pour moi! Pas d’aider, mais bien de demander de l’aide. J’en ai eu besoin ici dans des cas critiques, voire même dramatique, comme la mort subite d’un ami venu nous rendre visite. Quel choc et quelle situation incongrue s’en est ensuivie, qui m’a demandé toute une panoplie de nouvelles ressources dont je ne disposais pas! L’aide est venue à moi par empathie, mais aussi parce que je me suis rapidement mise au service de gens à Shanghai, dans le but de me monter un réseau. Finalement, la question la plus utile à ce chapitre, elle a été posée par un imminent politicien, Kennedy, qui un jour a dit : ‘Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays’. Eh bien je pense que c’est valable envers et pour chaque individu. On doit se demander ce qu’on peut faire pour les autres, avant de leur demander de nous aider. Une monnaie d’échange qui apporte tellement de gratification et finit par tracer votre chemin.

5) Ce sera mon dernier et non le moindre. Un apprentissage colossal. À chaque jour, respirer! Vous riez? Je suis sérieuse. L’air en Chine est disons, légèrement altérée par vous savez quoi? Les usines qui produisent les produits que vous, moi, la planète entière consomme. Résultat? Les odeurs parfois qui circulent mais pis encore, les métaux lourds qu’on ne sent pas, entrent dans notre corps et créent des toxines qui nous rendent malades, en plus du stress de la ville. J’ai traversé des mois de réadaptation avec un changement drastique de diète, parce que je vivais avec la peur au ventre. Une peur que je catalysais en énergie pour avancer, mais qui m’a coûté un alternateur!! Marcher dans les rues de Shanghai en respirant normalement a été un défi qui m’a pris plus de deux ans à surmonter. Aujourd’hui, après 5 ans, je respire pleinement mon passage dans ces rues, j’accepte et accueille tous ces échanges avec les gens de toutes origines avec qui je partage le même air. Je mange mieux, avec une plus grande conscience, tout en sachant que l’air aussi nourrit, même pollué, hey oui. On fait avec ce qu’on a. Mais les riches dirigeants Chinois commencent à se pencher sur la question parce qu’après tout, riche ou pas, on respire tous le même air!

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2 réflexions sur “5 habitudes pour survivre dans un milieu hostile

  1. Bonjour Stefanie

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ton texte. Il m’a touché car moi aussi j’entreprends une nouvelle aventure . En effet après 33 ans avec Alcan devenu Rio Tinto, je prends ma retraite à 55 ans. Je trouve cela un peu jeune mais je n’avais pas d’autres choix ….mon poste ne sera pas remplacé !!!
    Je regarde donc en avant en demeurant à l’écoute de nouvelles opportunités . Le bon côté est que je retourne au Saguenay. Terminé les voyages Chicoutimi-Sorel a chaque semaine …
    Denise et moi devrons nous adapter à cette nouvelle réalité et nous sommes optimistes

    Bonne chance dans tes nombreux futurs projets . C’est toujours inspirant de te lire

    Au plaisir de te revoir

    DomInique

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